La guerre, le mauvais rêve dont on ne se réveille pas.
inspiré du témoignage d’Ina, une ukrainienne qui souffre du conflit Russo-Ukrainien
Français
Ukrainien
La
guerre,
le
mauvais
rêve
dont
on
ne
se
réveille
pas.
Il
existe
au
moins
deux
situations
dans
lesquelles
vous
pouvez
perdre
une
identité
pourtant
solidement
bâtie
année
après
année,
expérience
après
expérience
:
les
rêves
et
la
guerre.
Des
lieux,
des
visages,
des
sensations
que
vous
savez
être
les
vôtres,
mais
qui
se
retrouvent
subitement
transformés
par
des
forces
sur
lesquelles
vous
n’avez
aucun
contrôle.
Vous
en
avez
peut
être
fait
l’expérience,
les
rêves
sont
parfois
difficiles
à
raconter
tant
ils
sont
intimes
et
éloignés
de
notre
réalité.
Ina
nous
partage
avec
courage
son
infatigable
cauchemar,
dans
lequel
elle
court
en
vain
derrière
son
identité
qui
semble
avoir
fui
en
même
temps
qu’elle
essayait
de
sauver
sa
vie
Nous
avons
décidé
de
retranscrire
4
faits
:
un
condensé
d’étapes
à
franchir,
de
décisions
à
prendre,
d’épreuves
à
affronter.
Une
somme
de
tragédies
humaines
à
laquelle
l'âme
et
le
cerveau
ne
devraient
jamais
faire
face,
mais
qui
engagent
pourtant
l'entièreté
d’une
vie,
d’un
corps,
d’un
esprit.
Une
histoire
sans
morale,
de
laquelle
ne
peut
émaner
de
positif
qu’une
substance
invisible
composée
d’empathie
et
d’humilité.
N’essayons
pas
de
nous
mettre
à
une
place
qui
ne
nous
appartient
pas,
acceptons
le
fardeau
de
notre
impuissance,
et
partageons
pour
au
moins
quelques
secondes
à
une
échelle
infiniment
réduite,
le
désespoir
d’une
odyssée
dramatique.
Plantons
d’emblé
le
décor
macabre.
Ina
fait
partie
de
la
4e
génération
de
sa
famille
à
subir
les
séquelles
irréparables
d’une
vie
recouverte
par
le
voile
de
la
guerre,
celui
qui
ne
laisse
passer
aucune
lumière.
La
première
guerre
mondiale.
Puis
la
famine
perpétrée
par
le
régime
Stalinien
à
partir
de
1933.
Puis
la
seconde
guerre
mondiale.
Puis
enfin
(et
nous
souhaitons
que
ce
terme
soit
justement
employé),
la
guerre
actuelle
qui
déracine
aujourd’hui
Ina
de
son
sol.
Quatres
phrases
courtes
sur
lesquelles
s’entassent
des
millions
de
destinées
arrachées
à
l’espoir
d’une
vie
décente.
Voilà
le
terreau
morbide
dans
lequel
le
premier
dilemme
d’Ina
est
né.
Rester,
ou
fuire
?
Une
telle
décision
est
lourde
quand
elle
engage
votre
propre
futur,
mais
quel
est
l’adjectif
adéquat
lorsqu’
elle
conditionne
aussi
celui
d’une
mère
handicapée,...
...privée
de
son
traitement
d’origine
française,
à
mesure
brutale
que
l’Ukraine
se
coupe
du
monde,
comme
un
doigt
prêt
à
céder
sous
le
poids
d’une
porte
à
l’élan
aveugle
et
puissant,
continuité
d’un
mouvement
d’impulsivité
opaque.
Le
fait
est
qu’Ina
est
aujourd'hui
parmis
nous
pour
nous
raconter
que
l’option
qui
conduisait
à
la
santé
de
sa
mère,
menait
aussi
à
la
forêt
de
l’oublie.
Celle
où
l’on
sacrifie
tout
ce
dont
on
se
croit
solidement
bâtie.
Vingt
années
d’expériences
en
psychologie,
un
titre
de
professeur
à
l'université
de
tourisme...
...troqués
contre
la
pitié
momentanée
de
ses
accueillants,
contre
une
langue
que
l’on
ne
maîtrisera
jamais
assez
pour
soulager
ses
pensées...
...contre
des
bâtiments
et
monuments
éclairés
pendant
quelques
instants
aux
couleurs
d’un
drapeau
tâché
de
sang,
son
propre
sang.
Car
même
l’endurance
des
esprits
motivés
par
les
plus
belles
intentions,
ne
peut
que
très
peu
face
à
un
golem
d’énergies
sombres
qui
ne
semble
pas
répondre
aux
lois
physiques
de
la
fatigue.
Qui
semble
ne
se
nourrir
que
des
ruines
matérielles
et
impalpables
qu’il
laisse
sur
son
passage.
Son
seul
moteur
est
l’énergie
des
vies
qu’il
détruit.
Et
quand
le
réservoir
est
au
plus
vide,
un
nouveau
choix
surgit.
Une
décision
qui
habituellement
demanderait
plus
de
cents
nuits
du
sommeil
le
plus
réparateur
avant
d’être
prise.
Qui
ne
pourrait
être
tranchée
que
dans
un
moment
de
quiétude
que
peu
d'humains
peuvent
se
vanter
d’avoir
connu
:
Accéder
au
statut
de
réfugié
politique
et
à
une
intégration
renforcée
sur
le
sol
français,
contre
une
croix
de
dix
années
sur
la
seule
chose
qui
anime
Ina,
un
retour
en
Ukraine.